Laboratoire national Henri Becquerel
Présentation générale
Lors de la création du Bureau National de Métrologie (BNM) en 1969, le Laboratoire de métrologie des rayonnements ionisants (LMRI) du Commissariat à l’Énergie Atomique et aux énergies alternatives (CEA) fut désigné comme Laboratoire national. Il est l’héritier du LMR (Laboratoire de mesure des radioéléments) né dans l’environnement du premier réacteur expérimental français, Zoé, au fort de Châtillon. Suite à des regroupements d’activité, le LMRI a laissé place au Laboratoire National Henri Becquerel (LNHB) en 1999, qui est désormais le laboratoire national de métrologie dans le domaine des rayonnements ionisants chargé de la réalisation des références nationales dans le domaine. Depuis le 25 janvier 2005, le LNE (Laboratoire national de métrologie et d’essais) est chargé de la coordination et du pilotage de la métrologie française. Le LNHB, qui dépend du CEA-LIST, regroupe une cinquantaine d’ingénieurs, techniciens, thésards et post doc. Il est l’un des quatre laboratoires nationaux fédérés par le LNE.
L’objectif fondamental de la métrologie est d’assurer la cohérence des mesures, aussi bien sur le plan national que sur le plan international. Par le biais d’étalons de transfert ou d’étalonnage, les références nationales sont utilisées pour raccorder dans chaque pays les instruments de mesure des utilisateurs. Au niveau international, la cohérence des références nationales entre elles est assurée au travers de comparaisons dont le détail peut être consulté sur le site BIPM (Bureau International des Poids et Mesures).
Ses missions :
Le LNHB est en charge des grandeurs dosimétriques pour les photons et les particules chargées, kerma et dose absorbée – dont l’unité est le gray (Gy), les équivalents de dose – dont l’unité est le sievert (Sv), mais aussi de l’activité, dont l’unité est le becquerel (Bq) et l’émission neutronique par unité de temps. Il est accrédité selon la norme ISO 17025 par le COFRAC.
En métrologie de la « dose », le LNHB dispose de moyens d’irradiation parmi lesquels on compte un accélérateur linéaire médical de type Varian True Beam, des sources de photons du 60Co et du 137Cs couvrant les domaines de la radiothérapie et de la radioprotection, des sources de rayonnements bêta pour la radioprotection, des sources de curiethérapie HDR et PDR (192Ir et 125I), des générateurs de RX continus permettant de couvrir la gamme de quelques keV à 320 keV et de diagnostic (incluant la mammographie) . Face à ces moyens d’irradiations, dont une partie est installée sur la plateforme DOSEO. Le LNHB conçoit et fabrique ses dosimètres primaires : chambres d’ionisation (à paroi d’air et à cavité) et calorimètres. Ces instruments lui donnent accès aux grandeurs que sont la dose absorbée, le kerma et les équivalents de dose. Les références primaires sont transférées aux utilisateurs (via des laboratoires d’étalonnage accrédités, ou directement comme par exemple pour la radiothérapie). Cette étape fait appel aux techniques dosimétriques de transfert : chambres d’ionisation, dosimétrie par résonance paramagnétique électronique (RPE) dans l’alanine, etc. Le LNHB travaille aussi sur les méthodes de contrôle qualité des installations de radiothérapie externe avec l’alanine, les films et les gels dosimétriques en collaboration notamment avec des membres des LARD.
En métrologie de l’activité, le LNHB dispose d’instrumentations de mesure spécifique (dispositifs de mesure par la technique des coïncidences, scintillation liquide RCTD, cristal-puits, spectrométrie alpha,…) et des méthodes associées, permettant de caractériser de manière absolue des sources ou solutions radioactives en termes d’activité , d’activité massique ou activité volumique. Ces sources une fois caractérisées jouent le rôle d’étalons secondaires pour l’étalonnage d’instruments de mesure secondaires (spectrométrie gamma/X, chambres d’ionisation). Le LNHB est également engagé dans un travail à long terme d’évaluation de données nucléaires et atomiques, et de production de valeurs recommandées pour les schémas de désintégration des radionucléides. Pour cela, il est nécessaire de collecter et d’analyser l’ensemble des données, expérimentales ou calculées, publiées au niveau international. Ce travail est réalisé dans le cadre d’une collaboration internationale, le « Decay Data Evaluation Project » (DDEP) créé à l’initiative du LNHB en 1995. Au volet scientifique de l’activité, s’ajoute la diffusion des données auprès des utilisateurs (Monographie BIPM-5 » Table of Radionuclides », site web « nucleide.org », CD-Rom « Nucléide », Mini Table de Radionucléides (EDP Sciences) et site web laraweb.free.fr.
Contact :
Adresse :
Laboratoire national Henri Becquerel
C.E.A. Saclay
91191 Gif-sur-Yvette Cedex
France